Saturday, January 29, 2011

La France et la Russie signent pour quatre Mistral

La signature a été officialisée ce mardi matin à l’occasion de la visite de Nicolas Sarkozy à Saint-Nazaire. L’accord gouvernemental porte sur la vente de deux BPC de type Mistral, livrables entre 2013 et 2014. Deux autres navires suivront. Un bol d’air pour le chantier de Saint-Nazaire. "C’est clair, on respire", lance ce salarié de STX France dans le hall de fabrication des coques. "Même si cela ne vaut pas un gros paquebot en charge industrielle, ces deux BPC donne un bol d’air au chantier". Après plusieurs mois de suspense, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, son ministre de la Défense et Igor Setchine, vice président du gouvernement de la fédération de Russie ont paraphé un accord gouvernemental de coopération pour construire quatre bâtiments de projection et de commandement (BPC) de la classe Mistral.
Qui dit coopération dit transfert de technologie. "C’est obligatoire dans ce genre de contrats. Il ya un risque mais il faut savoir le prendre pour vendre", justifie Alain Juppé, que nous avons interrogé. Le montant de ce contrat reste secret, car le financement n’est pas totalement bouclé. Toutefois, un BPC vaut entre 5 et 600 millions d’euros.
Les deux premiers navires seront réalisés chez STX France, avec toutefois 20% de la coque sera fabriquée en Russie, chez le groupe OSK. Volume total : 6,2 millions d’heures de travail, dont 5 millions pour STX et 1,2 million pour DCNS, le concepteur des BPC. "Ces transferts iront crescendo", indique Jacques Hardelay, directeur général de STX France. Pour les navires 3 et 4, c’est l’inverse : ils seront construits à 80 % en Russie, 20 % en France.
"Nous allons leur apprendre le process de fabrication par grands blocs", précise le patron de STX France. Les transferts ne s’arrêteront pas là et pourraient concerner certains systèmes. Un sujet très sensible. "C’est encore en discussion", indiquent Patrick Boissier, PDG de DCNS et Laurent Collet-Billon, le DGA, tous deux venus accompagner le président de la République. La DGA a participé activement au processus de négociation, notamment sur la définition du besoin du client (donc la nature des transferts de technologie) et sur les relations avec les officiels russes.
En marge de cette signature, Nicolas Sarkozy a précisé ses intentions concernant l’avenir de la participation de 35 % détenu par l’Etat dans le capital de STX France : "Nous resterons au capital aussi longtemps que cela sera nécessaire. Mais dès qu’un opérateur industriel sera identifié alors nous pourrons nous retirer comme nous l’avons fait avec Alstom".

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