La contagion d’Aqmi est-elle en train de
faire tache d’huile dans toute la région ? Les attaques du mouvement
armé Boko Haram au Nigeria semblent accréditer ce qui n’était qu’une
hypothèse il y a encore peu de temps.
La stratégie de déstabilisation du Sahel
suivie depuis plusieurs années par les jihadistes d’Aqmi, a été payante
et fait des émules au-delà de l’aire géographique d’Al Qaïda au Maghreb
Islamique. C’est ce mode opératoire consistant à semer la terreur qui a
inspiré au Nigeria le mouvement islamiste extrémiste Boko Haram. Sa
folie meurtrière a fait des centaines de morts en moins de deux mois
dans plusieurs villes du pays. L’usage d’explosifs par les groupes de
Boko Haram n’est pas sans lien avec la prolifération des armes et,
surtout, du puissant Semtex après le pillage des stocks libyens. La
guerre en Libye et la situation chaotique qui y a prévalu pendant des
mois d’affrontements, a été particulièrement propice pour les réseaux de
trafic dans le Sahel.
Des centaines de mercenaires africains qui
combattaient aux côtés de Kadhafi ont introduit toutes sortes
d’armements à travers les frontières poreuses des Etats de la région. Ce
trafic a pris deux principales directions : les armes et munitions
convoyées vers la frontière malienne, ont été transportées pour la
plupart par les mercenaires du Polisario qui ont combattu dans les rangs
de Kadhafi. Ce sont ces chargements qui sont aujourd’hui entre les
mains d’Aqmi, groupes terroristes composés de combattants de l’ex-GSPC
algérien (Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat). L’autre
circuit a pris le chemin du nord du Niger, où une partie de l’arsenal
libyen a été acheminée par les sub-sahariens rentrés de Libye. Ce
dernier circuit a été le principal canal d’approvisionnement de Boko
Haram dans le nord du Nigeria.
L’ONU craint d’ailleurs qu’après le rapprochement idéologique, une jonction ne se soit déjà opérée militairement entre les groupes terroristes d’Aqmi et ceux de Boko Haram. Face à cette terrifiante éventualité, les Nations unies préconisent une intensification de la coopération régionale dans l’espace sahélo-saharien. Une recommandation qui est loin d’être suffisante pour venir à bout de groupes ultra mobiles, et qui ont l’avantage de pouvoir compter sur de larges soutiens locaux.
L’ONU craint d’ailleurs qu’après le rapprochement idéologique, une jonction ne se soit déjà opérée militairement entre les groupes terroristes d’Aqmi et ceux de Boko Haram. Face à cette terrifiante éventualité, les Nations unies préconisent une intensification de la coopération régionale dans l’espace sahélo-saharien. Une recommandation qui est loin d’être suffisante pour venir à bout de groupes ultra mobiles, et qui ont l’avantage de pouvoir compter sur de larges soutiens locaux.
No comments:
Post a Comment