L'Iran a accepté la visite sur son territoire d'inspecteurs de l'AIEA, visite qui aura lieu probablement fin janvier, dans le but de clarifier les accusations sur une possible visée militaire du programme nucléaire de Téhéran, ont indiqué des diplomates vendredi. La visite, menée par l'inspecteur en chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Herman Nackaerts, doit avoir lieu "probablement" le 28 janvier, mais cela n'est pas définitif, a indiqué un diplomate occidental.
Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a promis que son pays "résistera" aux pressions et aux "insultes" de l'Occident sur son programme nucléaire, après que le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, eut accusé la CIA et le Mossad d'être derrière l'assassinat d'un scientifique à Téhéran. "L'Occident a décidé de faire davantage pression sur nous. Ils insultent notre pays et notre peuple. Il est clair que le peuple iranien résistera", a déclaré M. Ahmadinejad lors d'une conférence de presse à Quito, où il achevait jeudi une tournée dans quatre pays latino-américains. "Le nucléaire est une excuse politique. Tout le monde sait que l'Iran ne cherche pas à fabriquer des bombes atomiques, a ajouté M. Ahmadinejad, poursuivant : Le problème posé par l'Iran n'est pas son programme nucléaire. Le problème est posé par [son] progrès et [son] indépendance."Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a accusé jeudi 12 janvier la CIA américaine et le Mossad israélien d'être derrière l'assassinat la veille d'un scientifique à Téhéran, en pleine crise entre l'Iran et l'Occident sur le programme nucléaire iranien. Des journaux conservateurs iraniens avaient appelé plus tôt à des "représailles" contre Israël. Le secrétaire américain à la défense, Leon Panetta – ancien directeur de la CIA – s'est de son côté borné à affirmer avoir "une petite idée" sur l'identité des assassins, tout en niant une nouvelle fois toute implication américaine.
TENSIONS RENFORCÉES
Dans le même temps, le président du Parlement, Ali Larijani, a affirmé que l'Iran était "prêt" à reprendre des négociations avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) "sur son programme nucléaire pacifique".
Le scientifique nucléaire Mostafa Ahmadi-Roshan a été tué mercredi dans l'explosion d'une bombe magnétique placée sur sa voiture. Trois autres scientifiques, dont deux impliqués dans le programme nucléaire, ont été assassinés dans des actions similaires en Iran depuis janvier 2010. Le vice-président Mohammad Reza Rahimi avait aussitôt accusé les Etats-Unis et Israël.
L'ambassadeur d'Iran auprès de l'ONU a demandé mercredi au Conseil de sécurité de condamner l'attentat "dans les termes les plus forts". L'attentat de mercredi est venu renforcer les tensions entre l'Iran et les Occidentaux, alors que Téhéran a annoncé le début cette semaine de l'enrichissement d'uranium à 20 % dans son nouveau site de Fordow, à 150 km au sud-ouest de Téhéran. Cette annonce a été condamnée par les Occidentaux, qui craignent que le programme nucléaire civil de Téhéran ne cache un volet militaire, malgré les dénégations iraniennes, et veulent renforcer les sanctions contre Téhéran, notamment en visant ses exportations pétrolières.
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