Nous ne sommes ni chez Renault, ni chez Michelin... Et pourtant l’espionnage industriel peut aussi toucher les entreprises cantaliennes. Spécialisées dans le bâtiment, la chimie, l’équipement automobile, l’informatique... une poignée de sociétés du département s’inscrivent dans la course à l’innovation. « Ça n’arrive pas qu’aux autres ! » s’exclame Philippe Matière, à la tête d’une entreprise de bâtiment-travaux publics. « En 1985, un de nos salariés a été débauché par une entreprise concurrente qui voyait d’un mauvais oeil notre développement en Auvergne. » Des notes de calculs concernant l’activité béton de l’entreprise ont été vendues à la concurrence. « Nous avons mis huit ans pour circonscrire le problème. Les procédures judiciaires devant le tribunal de commerce dans un premier temps, puis devant le tribunal correctionnel ont été longues. Ça nous a coûté très cher. »
Un exemple qui a failli mettre l’entreprise en péril, mais certaines sociétés ne s’en relèvent jamais. L’intelligence économique tourne en effet autour d’un enjeu majeur : l’information. Sa collecte comme sa protection. Mais, « avant de mettre en place une stratégie d’intelligence économique défensive (ndlr : protéger ses données), il faut avoir une stratégie offensive », explique un autre chef d’entreprise aurillacois. En clair, « prendre conscience du nombre de renseignements que l’on peut collecter tout à fait légalement ». La veille économique est en effet l’un des pivots du domaine.
Pour les entrepreneurs, trois types d’information se distinguent. "La blanche", accessible et gratuite. "La grise", accessible mais payante. La dernière, "l’information noire" est la plus sensible, celle qui relève de l’espionnage industriel, du piratage ou de la traîtrise d’un collaborateur.
Le plus étonnant dans ce classement des renseignements économiques, c’est leur répartition. 60 % d’entre eux constituent l’information blanche, 30 % l’information grise et 10 % l’information noire. Le renseignement payant, accessible par le biais d’abonnement à des bases de brevets notamment, coûte cher. « Lorsque l’on suit un produit concurrent pendant plusieurs mois, on obtient une quantité de fiches d’informations. En les remettant toutes en perspective, on peut très bien déceler la stratégie de l’entreprise adverse », indique cet entrepreneur cantalien. Pour lui, la mise en place d’une veille fut un travail de longue haleine. « Cette prise de conscience est essentielle pour mettre en place une stratégie défensive d’intelligence économique efficace. »
Les chefs d’entreprise utilisent souvent le terme de « guerre économique ». Pour le volet défensif, l’arme juridique est tout d’abord employée. La pratique du « buisson de brevets » est fréquemment utilisée. Le principe : plusieurs brevets déposés permettent de protéger le même procédé de fabrication.
À l’international, « on évite les pays où l’on a 100 % de chance d’être copié. Nos collaborateurs ont interdiction d’entrer en Chine, en Inde ou en Corée avec les ordinateurs de la société. La copie est la devise industrielle de ces gouvernements », explique un dirigeant local. D’autres vont même jusqu’à se méfier des étudiants chinois suivant des cursus dans les universités auvergnates. « Les stagiaires n’approchent jamais le bureau d’études », insiste un dirigeant sanflorain.
La question du recrutement est alors cruciale pour les chefs d’entreprise. Certains n’hésitent pas à se renseigner sur les candidats en contactant leurs anciens employeurs. La gendarmerie conseille même de demander le bulletin n° 3 du casier judiciaire. « J’évite systématiquement d’engager des collaborateurs ayant travaillé pour la concurrence. On ne sait jamais les liens qui peuvent rester », indique un employeur aurillacois. Outre le côté humain difficile à maîtriser, les systèmes informatiques constituent une faille (lire par ailleurs). Même si la France accuse un certain retard en la matière, cette guerre du renseignement tend à s’intensifier, même au beau milieu du Cantal.
Un exemple qui a failli mettre l’entreprise en péril, mais certaines sociétés ne s’en relèvent jamais. L’intelligence économique tourne en effet autour d’un enjeu majeur : l’information. Sa collecte comme sa protection. Mais, « avant de mettre en place une stratégie d’intelligence économique défensive (ndlr : protéger ses données), il faut avoir une stratégie offensive », explique un autre chef d’entreprise aurillacois. En clair, « prendre conscience du nombre de renseignements que l’on peut collecter tout à fait légalement ». La veille économique est en effet l’un des pivots du domaine.
Pour les entrepreneurs, trois types d’information se distinguent. "La blanche", accessible et gratuite. "La grise", accessible mais payante. La dernière, "l’information noire" est la plus sensible, celle qui relève de l’espionnage industriel, du piratage ou de la traîtrise d’un collaborateur.
Le plus étonnant dans ce classement des renseignements économiques, c’est leur répartition. 60 % d’entre eux constituent l’information blanche, 30 % l’information grise et 10 % l’information noire. Le renseignement payant, accessible par le biais d’abonnement à des bases de brevets notamment, coûte cher. « Lorsque l’on suit un produit concurrent pendant plusieurs mois, on obtient une quantité de fiches d’informations. En les remettant toutes en perspective, on peut très bien déceler la stratégie de l’entreprise adverse », indique cet entrepreneur cantalien. Pour lui, la mise en place d’une veille fut un travail de longue haleine. « Cette prise de conscience est essentielle pour mettre en place une stratégie défensive d’intelligence économique efficace. »
Les chefs d’entreprise utilisent souvent le terme de « guerre économique ». Pour le volet défensif, l’arme juridique est tout d’abord employée. La pratique du « buisson de brevets » est fréquemment utilisée. Le principe : plusieurs brevets déposés permettent de protéger le même procédé de fabrication.
À l’international, « on évite les pays où l’on a 100 % de chance d’être copié. Nos collaborateurs ont interdiction d’entrer en Chine, en Inde ou en Corée avec les ordinateurs de la société. La copie est la devise industrielle de ces gouvernements », explique un dirigeant local. D’autres vont même jusqu’à se méfier des étudiants chinois suivant des cursus dans les universités auvergnates. « Les stagiaires n’approchent jamais le bureau d’études », insiste un dirigeant sanflorain.
La question du recrutement est alors cruciale pour les chefs d’entreprise. Certains n’hésitent pas à se renseigner sur les candidats en contactant leurs anciens employeurs. La gendarmerie conseille même de demander le bulletin n° 3 du casier judiciaire. « J’évite systématiquement d’engager des collaborateurs ayant travaillé pour la concurrence. On ne sait jamais les liens qui peuvent rester », indique un employeur aurillacois. Outre le côté humain difficile à maîtriser, les systèmes informatiques constituent une faille (lire par ailleurs). Même si la France accuse un certain retard en la matière, cette guerre du renseignement tend à s’intensifier, même au beau milieu du Cantal.
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