Julian Assange a promis, il y a quelque jours, qu'il publierait prochainement des câbles qui feront la lumière sur l'assassinat d'al Mabhouh commis début 2010 à Dubaï. Les premiers câbles ont été publiés les 25 et 26 décembre 2010. En voici le contenu.
On apprend du premier câble (1) que la police de Dubaï, un mois après l'assassinat, a demandé à l'ambassade américaine de lui révéler plusieurs détails, dont l'identité des porteurs de trois cartes de crédit émises par la banque Metabank dans l'Iowa, et qui auraient été utilisées par les agents chargés de l'exécution. L'ambassade a passé cette information au FBI. Nous savons par ailleurs que l'identité de la société à qui appartenait les cartes de crédit numéro 5115260016006190, 5115260016005317, et 5301380032017106 a été révélée par Dubaï, ce qui laisse penser que le FBI a assisté les autorités de l'UAE dans leur enquête.
Et l'on apprend d'un second câble (2) que le prince Mohamed Bin Zayed et le roi régnant Mohamed Bin Rashid ont songé à cacher l'assassinat d'al Mabhouh, (ce qui explique les huit jours qui se sont écoulés entre la découverte du corps et le premier communiqué du chef de la police de Dubaï). Hésitant entre ne rien dévoiler de l'assassinat, ou révéler une partie des résultats de l'enquête, leur choix s'est porté sur la seconde solution car ils étaient convaincus qu'Israël était derrière cet assassinat, et que leur silence serait interprété comme de la complicité vis à vis d'Israël. Il ne faut pas perdre de vue qu'à titre privé, les royautés du moyen orient ont un grand respect pour le savoir faire israélien, et qu'ils entretiennent des rapports privilégiés avec plusieurs personnalités israéliennes. Dans le câble10ABUDHABI47, la police de Dubaï décrit les agents d'exécution comme un « gang inexpérimenté » – et cela pourrait expliquer pourquoi personne, un an après l'opération, n'a pu voir les vidéos du couloir qui donne sur la chambre de l’hôtel al Bustan ou al Mabhouh a été exécuté.
Le câble révèle également que al Mabhouh a été enterré à Damas, dans un des camps de réfugiés ou sont encore parqués les palestiniens, qu'il était entré à Dubaï avec un faux passeport portant son vrai nom, et qu'il avait sur lui cinq passeports au total, à des noms différents. De toute évidence, la possession par al Mabhouh de faux passeport n'a jamais ému les médias.
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