L’affaire, rocambolesque, est embarrassante au moment du rapprochement franco-chinois. Dans la série bévue, celle des agents "secrets" de la base de Toulouse de la DGSE est d’une particulière gravité. La lettre confidentielle Intelligence online révèle en effet dans sa dernière livraison que les rats d’hôtel découverts fin novembre dernier par le P-DG de la compagnie aérienne China Eastern dans sa suite du palace Crowne Plaza, de Toulouse, étaient des membres de la DGSE. L’affaire, révélée le 2 décembre dernier par La Dépêche du Midi, est rocambolesque : ce jour-là, le P-DG de la compagnie aérienne Eastern Airlines de Shangaï, Shaoyong Liu, se trouve à Toulouse avec une forte délégation qui a réservé neuf chambres au Crowne Plaza. Lorsque le P-DG arrive dans sa chambre, il tombe nez à nez avec trois individus, dont l’un est en train de fouiller sa valise pourtant protégée par une serrure à code. Les trois hommes quittent précipitamment les lieux en prétendant s’être trompés de chambre !
Ils sont bientôt suivis par le P-DG furieux, accompagné par sa délégation. Comme dans les mauvais films d’espionnage, les trois lascars ont sur place une petite mallette contenant un ordinateur portable, un lecteur DVD, des jeux de clés et du matériel pour crocheter une serrure. Un jeune ancien du service, hésitant entre le rire jaune et la plus totale affliction, nous a confié : "Un tel amateurisme est difficile à admettre ! Il n’y a pas si longtemps, on plaçait des guetteurs en bas de l’hôtel pour vérifier que le client ne rentrait pas !"
Ils sont bientôt suivis par le P-DG furieux, accompagné par sa délégation. Comme dans les mauvais films d’espionnage, les trois lascars ont sur place une petite mallette contenant un ordinateur portable, un lecteur DVD, des jeux de clés et du matériel pour crocheter une serrure. Un jeune ancien du service, hésitant entre le rire jaune et la plus totale affliction, nous a confié : "Un tel amateurisme est difficile à admettre ! Il n’y a pas si longtemps, on plaçait des guetteurs en bas de l’hôtel pour vérifier que le client ne rentrait pas !"
L’enquête de police lancée après les faits a (officiellement) fait chou blanc, rapporte l’AFP le 5 décembre dernier : "La police judiciaire a terminé son enquête sans parvenir à identifier les trois hommes ( ...) et ceux pour lesquels ils auraient éventuellement opéré", ont dit des sources proches des investigations. Dès le 12 décembre, La Dépêche indiquait sans autre précision que les coupables auraient été "membres des services secrets français". Intelligence Online précise qu’il s’agit d’agents du "service opérations", et que ce dernier a cessé "toutes ses activités" depuis cette affaire.
Pas de commentaire
Héritier du Service 7, dont le chef Marcel Leroy alias "Leroy-Finville" avait été mis en cause dans l’affaire de l’enlèvement de Mehdi Ben Barka en novembre 1965, le "service opérations" (SO) a succédé au "Service Y", qui avait été mis en place après cette date. Les spécialités n’ont pas changé. Le SO est chargé notamment de l’espionnage économique, donc de la visite systématique des chambres d’hôtel de personnalités ou d’hommes d’affaires, notamment ceux en visite en France. Les spécialistes formés par la DGSE sont très prisés sur le marché des sociétés privées de renseignement économique, pour lesquelles ils pénètrent les entreprises, pour y dérober documents et ordinateurs.
La DGSE, contactée par Le Point, n’a souhaité faire aucun commentaire. Pas davantage que l’entourage du ministre de la Défense Alain Juppé, qui exerce la tutelle gouvernementale sur la DGSE. D’autres sources proches du renseignement français nous ont toutefois confirmé l’implication de la DGSE. L’affaire est vraiment embarrassante au moment du rapprochement franco-chinois, car la conduite des opérations des services secrets est directement supervisée par le chef de l’État, par l’intermédiaire du coordonnateur national du renseignement, l’ambassadeur Bernard Bajolet. Celui-ci serait d’ailleurs sur le départ, sans que le nom de son successeur ait été annoncé.
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Héritier du Service 7, dont le chef Marcel Leroy alias "Leroy-Finville" avait été mis en cause dans l’affaire de l’enlèvement de Mehdi Ben Barka en novembre 1965, le "service opérations" (SO) a succédé au "Service Y", qui avait été mis en place après cette date. Les spécialités n’ont pas changé. Le SO est chargé notamment de l’espionnage économique, donc de la visite systématique des chambres d’hôtel de personnalités ou d’hommes d’affaires, notamment ceux en visite en France. Les spécialistes formés par la DGSE sont très prisés sur le marché des sociétés privées de renseignement économique, pour lesquelles ils pénètrent les entreprises, pour y dérober documents et ordinateurs.
La DGSE, contactée par Le Point, n’a souhaité faire aucun commentaire. Pas davantage que l’entourage du ministre de la Défense Alain Juppé, qui exerce la tutelle gouvernementale sur la DGSE. D’autres sources proches du renseignement français nous ont toutefois confirmé l’implication de la DGSE. L’affaire est vraiment embarrassante au moment du rapprochement franco-chinois, car la conduite des opérations des services secrets est directement supervisée par le chef de l’État, par l’intermédiaire du coordonnateur national du renseignement, l’ambassadeur Bernard Bajolet. Celui-ci serait d’ailleurs sur le départ, sans que le nom de son successeur ait été annoncé.
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