L'ambassadeur Mohammad Khazaee a averti que l'Iran ne répondra jamais à des sanctions, des menaces ou des pressions politiques ou économiques. « Nous ne négocierons jamais sur notre droit inaliénable d'utiliser l'énergie nucléaire à des fins pacifiques ». « Cela ne signifie pas que l'Iran recherche une confrontation », a-t-il dit. « Mais en même temps, cela ne fonctionnera pas de mettre un couteau sur le cou de quelqu'un, ou votre épée, et en même temps demander de négocier avec vous ».
Khazaee s'est exprimé avant de nouveaux pourparlers les 21 et 22 janvier avec les Etats-Unis, la Grande Bretagne, la Russie, a Chine, l'Allemagne et la France. Les six puissances essayent d'amener l'Iran à répondre aux préoccupations internationales croissantes, en particulier aux Etats-Unis et chez leurs alliés occidentaux, qui pensent que l'Iran veut se doter de l'arme nucléaire, et non simplement l'énergie nucléaire comme ne cesse de le répéter la dictature islamique. De son côté, Ahmadinejad a tout récemment déclaré que Téhéran fait des progrès constants dans son programme « d'énergie nucléaire » et a averti qu'aucune résolution du conseil de sécurité des Nations Unies ne fera dérailler les ambitions nucléaires de son pays. « Laissons les faire 100 000 résolutions », a déclaré Ahmadinejad à l'agence de presse officielle Fars. « Ce n'est pas important. Laissons les dire ce qu'ils veulent ».
Le programme iranien d'enrichissement d'uranium est au cœur de son différend avec l'Occident parce que la technologie peut être utilisée pour produire du combustible nucléaire et du matériaux pour une ogive nucléaire. Le Conseil de Sécurité de l’ONU a imposé une quatrième série de sanctions contre l'Iran l'été 2010 suite à son refus de cesser l'enrichissement d'uranium, mais Khazaee a dit qu'elles n'avaient pas d'impact, pointant le PIB de l'Iran qui, selon lui, est proche de celui de l'Arabie Saoudite, la plus grande puissance économique au Proche Orient. Mais Khazaee a dit clairement au cours d'un déjeuner avec un groupe de journalistes que l'Iran veut que les négociations d'Istanbul se concentrent sur les questions régionales et mondiales, et pas seulement sur son programme nucléaire.
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Une question essentielle, a-t-il dit, est que les six pays reconnaissent l'Iran comme un puissant acteur dans la région, et ayant une capacité nucléaire. Il a répété les mots « capacité nucléaire, » puis a fait une pause, et a ajouté « pacifique bien entendu ». Khazaee a dit que ces négociations devraient être l'occasion d'une future coopération sur l'Afghanistan et l'Irak, la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue, la promotion du commerce et la coopération énergétique, et de « travailler ensemble notamment dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération ». « Nous espérons et nous croyons que des négociations sérieuses et constructives, sans conditions préalables et fondées sur le respect de la justice et de l'entraide, sont la seule solution, et nous pensons que ce serait une stratégie gagnant-gagnant... pour les deux parties », a-t-il dit. « Avec le gaz et les réserves de pétrole de l'Iran et sa puissance économique grandissante », a déclaré Khazaee, « l'Iran est militairement, économiquement et politiquement un champion poids-lourd dans la région ».
Les activités nucléaires de l'Iran ont fait face à un certain nombre de défis au cours de l'année écoulée, allant des défauts de fonctionnement des centrifugeuses devenant incontrôlables à un ver informatique très complexe connu sous le nom de Stuxnet, qui selon l'Iran visait à saboter son programme d'enrichissement d'uranium. Khazaee a accusé Israël d'avoir cherché à infecter les ordinateurs de l'Iran, mais a dit aux journalistes que selon les spécialistes de l'agence atomique iranienne, « ils n'ont pas réussi ».
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