Les vingt commissariats s’équipent. Plus de 13.000 caméras publiques et privées seront reliées au système.
Nice avait frappé un grand coup avec sa vidéo municipale high-tech. Paris va surprendre à son tour avec la concrétisation d’un projet de 200 millions d’euros, soit dix fois le budget niçois ! Le « plan de vidéoprotection pour Paris » (PVPP), baptisé plus prosaïquement « plan 1000 caméras », vient d’entrer dans sa phase active, avec le lancement de travaux d’aménagement dans les 20 commissariats d’arrondissement de la capitale. Depuis quelques jours, on y passe des câbles, on vide des bureaux pour installer des murs d’écrans où seront projetées les images de nouvelles caméras, dont certaines à vision nocturne. La moitié sera commandable à distance, à l’aide d’un minuscule joystick semblable à celui des consoles de jeu. « La vidéo ne se substituera pas au policier, prévient le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, mais elle va indéniablement révolutionner sa façon de travailler ».
Dévoilée au Figaro, l’architecture du projet Gaudin va bien au-delà des 1000 caméras de rue annoncées. Certains policiers habilités pourront, d’un simple clic, accéder également aux images des 10.000 caméras installées par la SNCF et la RATP dans les transports urbains, bus, métro et RER. Mais aussi à toutes celles des sociétés privées qui auront passé des conventions pour mettre leurs caméras à disposition de l’État, comme le magasin du Printemps ou les gestionnaires du Parc des expositions de la porte de Versailles, du Forum des Halles, du Palais des congrès, du Carrousel du Louvre, du Stade de France ou du Parc des Princes. Les caméras du Musée du Louvre devraient aussi être connectées prochainement au système.
Un plan d’implantation négocié
Tout pourra être conservé en mémoire pendant un mois dans des armoires pleines de disques durs. Car aussi étonnant que cela puisse paraître, aucune séquence filmée par l’actuel réseau des 400 caméras de surface de Paris ne peut pour l’instant être enregistrée. Seules les deux salles de commandement de la préfecture, sur l’île de la Cité, peuvent, à ce jour, visionner les vidéos en direct d’un événement survenant dans le XVIe arrondissement, par exemple. Mais le commissaire de quartier est totalement aveugle sur son propre secteur. Le XIXe arrondissement, le plus criminogène de Paris, ne dispose, quant à lui, que d’une seule caméra de rue. Il en sera désormais truffé, selon un plan d’implantation négocié avec des comités de quartier et avalisé par la Ville de Paris. « Et, croyez-moi, assure le préfet Didier Martin, secrétaire général pour l’administration à la PP, les riverains sont allés au-delà de nos propositions. Il a fallu installer dans la capitale 50 caméras de plus que celles initialement prévues. »
À l’état-major de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), le commissaire Jérôme Foucaud a recensé les besoins des services. « Le problème n’était pas tant le nombre de caméras disponibles que la façon dont elles allaient pouvoir être exploitées », dit-il. En clair : il fallait un logiciel pour aider le policier à détecter et afficher uniquement les images utiles à son travail. Les étapes de l’élaboration de cet outil informatique, confiée à la société Iris, attributaire du marché, ont été supervisées par un ingénieur général de l’armement, Thierry Leblond. « Concevoir un tel projet, c’est comme imaginer un système d’armes », explique-t-il. Une maquette informatique a déjà été présentée au ministère de l’Intérieur, en attendant l’expérimentation grandeur nature du nouveau réseau vidéo de la PP en avril.
La police aura des yeux partout
Si tout se passe comme prévu, dès la fin de l’année 2011, la police aura des yeux partout, pour les besoins d’un service d’ordre ou d’une filature, pour vérifier une information ou mettre sous surveillance un secteur à risques. Et pas seulement les commissariats. Car les 400 kilomètres de fibre optique posés à compter de février pour relier ce réseau tentaculaire vont alimenter 55 sites dans la capitale ou sa périphérie, comme la DCRI, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), centre névralgique du contre-terrorisme et du contre-espionnage, la caserne de Champerret, siège de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, ou encore la salle de crise du ministre de l’Intérieur, dans les sous-sols de la Place Beauvau.
Même l’Élysée pourrait être connecté, pour les besoins de sa propre sécurité. Pour l’heure, Franck Louvrier, conseiller pour la communication de Nicolas Sarkozy, concède seulement que « de nouvelles caméras vont être installées sur les ailes est et ouest du palais présidentiel, pour surveiller les entrées latérales. » Mais « uniquement en interne », assure-t-il. L’éventuelle extension élyséenne du plan « 1000 caméras » demeurerait couverte, de toute façon, par le secret défense…
Dévoilée au Figaro, l’architecture du projet Gaudin va bien au-delà des 1000 caméras de rue annoncées. Certains policiers habilités pourront, d’un simple clic, accéder également aux images des 10.000 caméras installées par la SNCF et la RATP dans les transports urbains, bus, métro et RER. Mais aussi à toutes celles des sociétés privées qui auront passé des conventions pour mettre leurs caméras à disposition de l’État, comme le magasin du Printemps ou les gestionnaires du Parc des expositions de la porte de Versailles, du Forum des Halles, du Palais des congrès, du Carrousel du Louvre, du Stade de France ou du Parc des Princes. Les caméras du Musée du Louvre devraient aussi être connectées prochainement au système.
Un plan d’implantation négocié
Tout pourra être conservé en mémoire pendant un mois dans des armoires pleines de disques durs. Car aussi étonnant que cela puisse paraître, aucune séquence filmée par l’actuel réseau des 400 caméras de surface de Paris ne peut pour l’instant être enregistrée. Seules les deux salles de commandement de la préfecture, sur l’île de la Cité, peuvent, à ce jour, visionner les vidéos en direct d’un événement survenant dans le XVIe arrondissement, par exemple. Mais le commissaire de quartier est totalement aveugle sur son propre secteur. Le XIXe arrondissement, le plus criminogène de Paris, ne dispose, quant à lui, que d’une seule caméra de rue. Il en sera désormais truffé, selon un plan d’implantation négocié avec des comités de quartier et avalisé par la Ville de Paris. « Et, croyez-moi, assure le préfet Didier Martin, secrétaire général pour l’administration à la PP, les riverains sont allés au-delà de nos propositions. Il a fallu installer dans la capitale 50 caméras de plus que celles initialement prévues. »
À l’état-major de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), le commissaire Jérôme Foucaud a recensé les besoins des services. « Le problème n’était pas tant le nombre de caméras disponibles que la façon dont elles allaient pouvoir être exploitées », dit-il. En clair : il fallait un logiciel pour aider le policier à détecter et afficher uniquement les images utiles à son travail. Les étapes de l’élaboration de cet outil informatique, confiée à la société Iris, attributaire du marché, ont été supervisées par un ingénieur général de l’armement, Thierry Leblond. « Concevoir un tel projet, c’est comme imaginer un système d’armes », explique-t-il. Une maquette informatique a déjà été présentée au ministère de l’Intérieur, en attendant l’expérimentation grandeur nature du nouveau réseau vidéo de la PP en avril.
La police aura des yeux partout
Si tout se passe comme prévu, dès la fin de l’année 2011, la police aura des yeux partout, pour les besoins d’un service d’ordre ou d’une filature, pour vérifier une information ou mettre sous surveillance un secteur à risques. Et pas seulement les commissariats. Car les 400 kilomètres de fibre optique posés à compter de février pour relier ce réseau tentaculaire vont alimenter 55 sites dans la capitale ou sa périphérie, comme la DCRI, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), centre névralgique du contre-terrorisme et du contre-espionnage, la caserne de Champerret, siège de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, ou encore la salle de crise du ministre de l’Intérieur, dans les sous-sols de la Place Beauvau.
Même l’Élysée pourrait être connecté, pour les besoins de sa propre sécurité. Pour l’heure, Franck Louvrier, conseiller pour la communication de Nicolas Sarkozy, concède seulement que « de nouvelles caméras vont être installées sur les ailes est et ouest du palais présidentiel, pour surveiller les entrées latérales. » Mais « uniquement en interne », assure-t-il. L’éventuelle extension élyséenne du plan « 1000 caméras » demeurerait couverte, de toute façon, par le secret défense…
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